La vitesse tue... les déficits

Dimanche dernier sur une piste de course aux USA, la monoplace de la pilote britannique Katherine Legge a capoté, s'est envolée, a frappé une barrière d'acier et pris feu à 280 km/h pour retomber en pièces détachées. Bien sûr, mademoiselle Legge est morte, car tout le monde sait que la vitesse tue, n'est-ce pas?



Ah? Non? Elle n'est pas morte? Quand la poussière est retombée (c'est le cas de le dire), elle a détaché elle-même son harnais de sécurité et est sortie de sa voiture (enfin ce qu'il en restait) sans avoir même besoin d'aide? Les caméras de télévision l'ont même captée souriante et prête à se prêter aux inévitables entrevues? Elle n'a qu'une éraflure à un genou, et son principal souci, dit-elle en riant, est son choix de robe pour le banquet de clôture, pour cacher cette éraflure?

M'enfin, c'est pas possible puisque la vitesse tue! Ce qui doit être vrai, parce que ça fait des années qu'on nous le répète!

NON MAIS là il va falloir passer une loi pour que les gens qui survivent à de tels accidents soient fusillés. Sinon le peuple ne croira plus le mythe que la vitesse tue, et que ceux qui ont des accidents sont les artisans de leur propre malheur!

Et là, les gouvernements seraient obligés de faire construire et entretenir les routes comme il faut, et surtout, chasser les conducteurs inattentifs, incompétents et/ou ivrognes plutôt que ceux qui ont une vie à vivre et mieux à faire que niaiser sur les routes.

Mais là, vous comprenez, ça leur coûterait bien plus cher d'entretien, avec moins de revenus provenant des permis de conduire et surtout des pièges au radar. C'est fiscalement inacceptable. Paaaaaas question. On s'en tient à «la vitesse tue».